Maspero et les cartes (25/10/2009)

Ce livre consacré à François Maspero libraire, éditeur et, aujourd'hui écrivain et traducteur vient de paraître :

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Si je parle de ce recueil de contribution dans ce blog c'est, entre autres, parce que j'ai eu le grand privilège de fréquenter assidûment sa librairie la Joie de Lire et de faire ainsi une provision de bouquin et de revue (1) qui m'ont donné une rage de lire qui ne s'est jamais démentie.  Mais c'est également parce que cet artisan incroyable a formé, sans que je m'en rende compte, mon goût pour la mise en scène grâce à la publication d'ouvrages qui bénéficiaient de typographies soignées et de couvertures qui sont des modèles de créativité intelligente.

Vous me connaissez et vous savez que grâce à la sérendipité la cartographie n'est jamais bien loin dans mes lectures. J'ai donc trouvé cela page 288 :

"J'ai voyagé dès mon adolescence. dans l'après-guerre immédiate, au sortir de la Résistance dont j'ai été imprégné par mon histoire familiale, il y eu une tentative poussée de retrouver une forme d'humanisme, après et malgré ce qui s'était passé (...)

Je raconte dans Le Figuier ce rêve qu'eurent, en 1945, des jeunes gens qui avaient fait la guerre : il voulaient installer une radio universelle dans la capitale la plus haute du monde : ils l'appelaient "Radio Sucre" parce qu'ils avaient mal regardé la carte : La Bolivie est bien le pays le plus haut du monde, La Paz est à plus de 4000 mètres .... mais Sucre est dans la plaine. Pour moi c'est une métaphore de ce rêve de parler au monde entier, et de son échec. Aujourd'hui nous avons  Internet, mais les frontières n'ont jamais été aussi imperméables."

Ce texte date de 1997 et malgré la "mondialisation" galopante et le "sur-développement" d'Internet  il me semble de plus en plus d'actualité.

 

(1) tous payés : les initiés comprendront

 

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