BILIO : L'homme et ses signes par Adrian Frutiger (24/10/2006)

Adrian Frutigier, créateur entre autres de la police de caractère Univers,  met en exergue dans cet ouvrage le fait que les dispositifs graphiques ont ceci de particulier qu’ils «nécessitent un apprentissage mais qu’une fois gravé dans l’inconscient, il est aisé de s’en souvenir». Un des exemples les plus frappants est sans doute le panneau routier «sens interdit» qui malgré son caractère très conceptuel est mémorisé par tous.

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Même s’il faut du temps dans son enfance pour savoir lire l’heure sur un cadran horaire, une fois que cela est maîtrisé on ne l’oublie plus. Plus impressionnant encore, c’est la même métaphore du cadran qui est utilisée pour la montre au poignet de l’enfant et pour l’horloge monumentale du bâtiment public. Il n’est donc pas étonnant que les métaphores graphiques, comme le montre l’ouvrage, aient accompagné le développement de l’humanité.

L’auteur nous invite à une passionnante revue de l’histoire des écritures humaines en insistant sur le mouvement général qui part des pictogrammes figuratifs pour aboutir aux signes abstraits de nos alphabets contemporains. Notre A moderne est ainsi le lointain avatar du pictogramme figurant un boeuf dans les premières traces écrites du Moyen-orient. Mais pour rendre cette aventure intelligible, il faut tenir compte de la technologie utilisée : on ne peut pas réaliser les mêmes signes avec un stylet sur un support d’argile (Moyen Orient) ou sur un bambou avec un support végétal (Asie).

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