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30/09/2010

L'arbre, le corail et le livre

Ce soir j'ai la partie facile Hubert Guillaud  a fait l'essentiel du travail en publiant son billet sur "de l'évolution de l'art de raconter des histoires"  lui même synthése francophone d'un billet du nouveau blog "Darwin's library note on the evolution of books"

L'histoire du "story telling" est retracé grâce à cet arbre généalogique, sous titré l'abondance grace à l'évolution :

 

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“En arrivant sur ces rivages (ceux du storytelling), le livre rencontre d’autres espèces, et non lié par des contraintes biologiques, s’y accouple. On assiste à d’étranges accouplements interespèces : les livres se combinent avec la vidéo, l’audio, les logiciels ; des orgies de livres et de réseaux sociaux se font jour. La descendance de ces unions sera nombreuse et variée. Certaines seront maladroites et disgracieuses au premier abord, d’autres brillantes et révolutionnaires. Certaines périront rapidement, tandis que d’autres prospèreront en trouvant des caractéristiques de succès pour les générations futures”. (traduction Hubert Guillaud) 

Je ne voudrais pas critiquer mais l'explication parait un peu laborieuse.

On sait maintenant que l'arbre pont aux ânes des darwinistes de tout poils n'est en fait qu'une métaphore  contingente. Darwin avait prévu d'utiliser la métaphore du corail pour illustrer sa théorie de l'évolution (voir mon billet  sur l'ouvrage "les coraux de darwin" de Horst Bredekamp). La banale nécessité de couper l'herbe sous le pied de la concurrence redoutée d'Afred Wallace l'en a empeché.  

Revenons  à notre darwinien amateur de livre. Si il redessine son arbre sous forme d'un buisson de corail sa métaphore devient alors beaucoup plus cohérente avec son story telling  Saviez-vous que chez les coraux les branches et les ramifications peuvent toujours produire de nouvelles unions même après leur division... c'est d'ailleurs ce que le dessin montre ! 

 


29/09/2010

géométrie préhistorique

La préhistoire ne se réduit pas à AO (1)... Genevieve von Petzinger, basé au Canada même un travail scientifique sur les signes géométriques tels qu'ils apparaissent sur les peintures rupestres

 

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elle s'attaque à forte partie à en croire Peter Robinson :

"Are the geometric signs a scripture that can eventually be deciphered? More research must be carried out before we answer this. At the moment, our understanding of geometric signs is that they do not have the characteristics of 'writing', which entails not only ideograms or pictograms (whose diverse meanings are entirely cultural). Moreover, they do not have a syntax. If there are not the systematic repetitions to be found in a well ordered syntax, we will never be able to guess at the precise meaning of the ideograms or even less at their organization within a panel."

Genevieve von Petzinger ne se laisse cependant pas décourager. Elle propose notamment ce planisphére interactif. Vous aprendrez ainsi que le "diese" est réparti dans 17 % des sites  étudiés, à  toutes les époques et sur tous les continents.  

 

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sa recherche faite durant son MA suggère déjà 2 résultats :

 "The first was the early age at which we already see 70% of the signs being used. (...) it suggests that the origin of this behaviour (symbolic behaviour) could have been earlier, possibly even before our distant ancestors left Africa and prior to when the "creative explosion" is often thought to have taken place.

Secondly, over time and space there was a high degree of repetition of this limited number of shapes, with some being replicated throughout the 20,000 year time span of my study. This continuity arguably removes any previous speculation that these signs were random doodles, (...)."

Elle continue son entreprise en s'engageant dans un PHD. Ce faisant elle s engage dans un chemin similaire à celui de Carlo Severi (voir mon billet ici) qui lui aussi a modifié considérablement notre vision de la complexité des sociétés des peuples premiers en s'intéressant à la vision pour penser.

 

(1) "subtile" allusion à la géométrie ;-°))

16/09/2010

Détonnant

Vous savez qu'en matière de cartographie de l'information rien ne vaut une bonne métaphore. On constate cependant que l'on retrouve souvent les mêmes métaphores. Or les métaphores ça s'use !

Je suis donc ravi de saluer le travail de Jérémy Lavarenne  étudiant en biologie pour illustrer de façon très originale la métaphore "tectonique du web"   au sein de l’ouvrage collectif « ldentité numérique – Enjeux et perspectives ».

 

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Je lui laisse la parole :

En fonction du contenu généré par l’utilisateur et de la plateforme de publication utilisée, une information peut, tout d’abord de manière progressive, émerger des tréfonds du web pour atteindre une certaine visibilité initiale (1 REMONTEE DE L’INFO).

Deux mécanismes sont alors à distinguer:

  • Pour un contenu caractérisé de « viral », la transmission de l’information sera accélérée et sa visibilité très augmentée (effet « POINT CHAUD » (2)). Sur un laps de temps court, un point critique est atteint: l’information monte brusquement vers la sphère grand public, terrain de bataille des media traditionnels qui se chargeront d’une diffusion à très grande échelle (éruption explosive de l’information). On parle d’un buzz (3 VOLCAN BUZZIFERE).
  • Pour tout autre contenu, la vitesse de transmission de l’information sera moindre, et la visibilité incidemment variable. De cette façon, la plupart des informations n’atteignent pas la sphère grand public et retombent alors selon un modèle de cellule de convection. Un faible nombre d’entre elles atteint néanmoins I’interface, où elles se fixent et restent exposées pour un laps de temps variable à l’auditoire fondamental de la sphère grand public (4 DORSALE INFOSPHERIQUE) avant de replonger en visibilité.

Lors de cette plongée, certaines informations pourront être considérées comme assimilées par la sphère grand public (5 PRISME D’ACCRETION) et resteront ainsi de manière prolongée à I’interface, alors que d’autres pourront générer des points chauds de feedback menant à de nouvelles éruptions d’information, généralement moindres que celles observées lors de remontées primaire (6 STRATOVOLCAN BUZZIFERE).

10/09/2010

Bibilo : la carte et le territoire

Avec un titre pareil vous vous doutez bien que le Serial Mapper allait consacrer un billet  à la dernière production de Michel Houellebeck :

 

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Le titre n'est pas trop mensonger puisqu'il est effectivement question de carte et de territoire ...  mais de façon assez convenue :

"L’entrée de la salle était barrée par un grand panneau, laissant sur le côté des passages de deux mètres, où Jed avait affiché côte à côte une photo satellite prise aux alentours du ballon de Guebwiller et l’agrandissement d’une carte Michelin « Départements» de la même zone. Le contraste était frappant : alors que la photo satellite ne laissait apparaître qu’une soupe de verts plus ou moins uniformes parsemée de vagues taches bleues, la carte développait un fascinant lacis de départementales, de routes pittoresques, de points de vue, de forêts, de lacs et de cols. Au-dessus des deux agrandissements, en capitales noires, figurait le titre de l’exposition :  « LA CARTE EST PLUS INTéRESSANTE QUE LE TERRITOIRE ». (page 82)

Pour le reste l'auteur a du métier (j'ai failli écrire de l'abatage) mais ce n'est que du Houellebecq. Les nombreux papiers élogieux de la presse française me paraissent tout à fait disproportionnés. Bref sans doute un futur Goncourt mais qui sera bien vite oublié.   

PS : Michel Houellebeck a mis pas mal d'eau dans son vin mais paradoxalement il en viendrait presque à marcher sur les plates bandes de Maurice G Dantec (véritablement obsédé par les cartes lui)  avec des scénes de crimes hyper violentes et des effets tunnels sur d'obscurs penseurs.

 

09/09/2010

carte de métro floue

PS Translation, cabinet de traduction anglais, a eu la bonne idée de faire sa pub grace à cette carte de métro censée représenter les langues les plus parlées dans le monde :

 

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Seul (gros !) probléme le contenu me semble plus qu'approximatif. On a parfois l'impression de se trouver devant une traduction automatique à la Google ! Ainsi la France se retrouve en compagnie de Singapour à l'intersection des lignes français ... et bengali ! Bref sortez de cette carte messieurs Hortefeux et Besson on vous a reconnu ! Une version 2 me semble s'imposer.

Via cool infographics

07/09/2010

Mon programme de rentrée

Erin Hanson propose toute une série de posters sur son site Recovering Lazyholic.

Graphiques en diable et organisés suivant le diptyque want / need ils constituent autant de leçons de vie :`

 

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Ce poster "have made my day" comme on dit en anglais tant il est vrai que l'on se limite trop souvent à sa zone de confort. Il convient cependant de rester raisonnable ...

 

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Merci au blog 2803 pour avoir signalé  cette ressource

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02/09/2010

La carte sans qualités

Nos fidèles lecteurs savent que pour le SerialMapper un texte est aussi une carte. Il existe même un art de la mise en scène graphique qui s'appelle la typographie. Ainsi la carte (l'image) du texte se doit de satisfaire, notamment pour des raisons d'efficience cognitive, au  gris typographique.

Quelque soit son utilité ce travail d'orfèvre ne remplace pas les extraordinaires capacités du cerveau humain à remettre les choses dans le bon ordre :

"Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dans un mtos n'a pas d'ipmrotncae,la suel coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dans un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe mias le mot comme un tuot."

Qu'en est-il pour les cartes ? Une carte sans fond de carte et sans légende aurait-elle un sens ? Et si l'on inventait une carte mots ?

Le site web Fata Morgana utilise ce procédé pour afficher les résultats de Google Maps

 

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En guise de commentaire je laisse la parole à l'incontournable Infosthetics :

"The website features a fully functional Google Maps like view of the world, although the map is reduced to include only place names and does not feature any geographical feature.

Strangely, even this text-only view provides for sufficiently rich visual clues to interpret most of the unique characteristics in our environment."

Étonnant non ? A mon humble avis il y aurait moyen de simplifier bien des cartes complexes en ne faisant pas l'impasse la résilience de notre perception visuelle.

PS : le titre de ce billet fait bien sur sur référence à l'homme sans qualités de Robert Musil "

01/09/2010

Biblio : 6 books of Euclid

C'est la rentrée ...  Euclide ça vous rappelle sans doute des souvenirs (et pas forcément de très bon;-°))

TASCHEN vient de publier dans un magnifique fac similé d'un magnifique manuel d'introduction à la géométrie du 19ème siècle véritable hymne à la couleur et à la créativité . 

 

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<<Oliver Byrne (env. 1810 env. 1880) était un auteur et un ingénieur civil irlandais. On sait peu de choses sur sa vie, bien qu il ait écrit de très nombreux ouvrages. En tant que Géomètre des Colonies de Sa Majesté aux îles Malouines, Byrne avait déjà publié des manuels de mathématiques et d'ingénierie, mais rien de comparable à son édition d'Euclide. Ce remarquable exemple d'impression victorienne a été décrit comme l'un des livres les plus étranges et les plus beaux du 19ème siècle.

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Chaque proposition est présentée en italiques de Caslon avec une initiale de quatre lignes de haut, tandis que le reste de la page ressemble à une émeute de rouge, de jaune et de bleu unique en son genre. Sur certaines pages, seuls les nombres et les lettres sont imprimés en couleur, éparpillés ça et là comme autant de minuscules fleurs sauvages, exigeant un alignement extrêmement méticuleux des différentes plaques en couleur pour l impression. Ailleurs, les carrés, les triangles et les cercles pleins sont imprimés en couleurs vives, se faisant l expression d une verve qu on ne trouvera plus dans un livre jusqu à l époque des Dufy, Matisse et Derain.<<

 

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Évidemment on va encore se demander pourquoi en plein 21 éme siécle nos livres de maths ne sont pas tous comme celà.

Les lecteurs de Tufte connaissent déjà cet ouvrage. Pour les autres il faut absolument le consulter et ne pas oublier que c'est bientôt Noel (moins de 40 euros)...!

A noter un excellent supplément critique avec plein d'exemples étonannat rédigé par Werner Oechslin