Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/10/2008

Zola et l'utlisation de la vision pour penser

Le volume intitulé  l’invention des lieux présent dans ce coffret rassemble une centaine de dessins réalisés au cours de l’écriture des Rougon-Macquart.

zola.png

Olivier Lumbroso explique magnifiquement en quoi Zola qui comme Hugo est l’un «écrivains-dessinateurs» du XX éme siècle est en fait singulier. Le côté enquêteur et preneur de note sur le terrain de l’écrivain est connu. On sait moins qu’il utilisait intensivement les dessins, croquis et plan simplifié.

L’ouvrage démontre que dans son processus d’écriture Zola a besoin d’une vision, qu’il trouve non pas en traçant des mots ou des plans sur sa feuille mais bel et bien en schématisant sa pensée à travers des schémas. Les plans de table des incontournables repas sont construits non pas de façon rationnelle mais à travers des croquis qui ressemblent à des cartes heuristiques. L’arbre généalogique, sur lequel s’appuie le paradigme central de l’oeuvre, a d’abord été une esquisse crayonnée où l’auteur a délibérément cherché à déséquilibrer une branche au détriment d’une autre.

Il est très rare de disposer d’autant d’évidence de l’utilisation de la vision dans un processus créatif. C’est un témoignage d’autant plus précieux qu’il s’agit du grand écrivain réaliste.

Bien imprudents sont ceux qui cherchent à opposer le langage et l’utilisation de la vision pour penser.

Les commentaires sont fermés.